Photo : Oren Ziv / Activestills
Des centaines de Bédouins ont encore manifesté jeudi près de la localité d’Atrash, dans le désert israélien du Néguev, certains n’hésitant pas à affronter la police. Depuis dimanche, il y a eu des dizaines d’arrestations et quelques blessés légers. Les raisons de la colère ? Les Bédouins protestent contre la plantation d’arbres, financée par les autorités, sur des terrains qu’ils revendiquent.
"Défendre des espaces naturels"
Officiellement, il s’agit pour l’État de "défendre des espaces naturels" face à une possible urbanisation "illégale", sur quelque 4 000 ha dans cette région aride et peu peuplée du sud d’Israël.
Le problème est que la moitié des 160 000 Bédouins israéliens du Néguev (sur 9 millions d’habitants) vivent sur des terres qu’Israël considère comme publiques. Pour prouver le contraire, on leur demande de produire des titres de propriété, qui n’existent pas. Les Bédouins ont toujours réglé ces questions par la tradition orale.
La coalition gouvernementale tangue
Pas nouveau, le problème fait cette fois tanguer l’hétéroclite coalition du Premier ministre Naftali Bennett, qui va de la droite dure à l’extrême gauche en passant, pour la première fois, par un parti arabe, Raam, très implanté chez… les Bédouins du Néguev.
La décision de relancer les plantations a été prise par les ministres de l’Intérieur et de la Construction, deux personnalités de la droite dure. Le chef de Raam, Mansour Abbas, a répliqué en annonçant que les quatre indispensables députés de son parti se mettaient en "grève parlementaire". Dans l’urgence, Naftali Bennett a suspendu les plantations. De son côté, l’opposition, regroupée derrière l’insubmersible Benyamin Netanyahou, se frotte les mains.